Deux noms de bateaux viennent à l'esprit en matière de "croisière extrême" : Joshua pour les années 60, Damien pour les années 70-80. Skipper professionnel de toutes sortes de voiliers depuis un quart de siècle, du mini-Transat (il a remporté l'édition 1981) au grand yacht, Jacques Peignon a demandé à Jean Berret et Olivier Racoupeau de dessiner un 50 pieds au long cours.
Fort d'une expérience acquise dès ses débuts dans les glaces de l'antarctique en solitaire et sans moteur sur un bateau de sa construction, le navigateur a lui-même apporté les réponses techniques aux problèmes posés par un cahier des charges aussi strict qu'ambitieux. Ainsi est né Périple, un bateau bourré d'idées, capable d'hiverner dans la banquise comme de musarder dans les îles du Pacifique ou de boucler un tour du monde rapide en équipage réduit.
Construit en double paroi d'aluminium AG4 pour résister à la pression du pack et assurer l'insubmersibilité, ce déplacement relativement léger à quille relevable est équipé d'un moteur de 120 chevaux utilisable jusqu'à 30 degrés de gîte.
Relativement peu toilé, le bateau est peu lesté, d'autant que ses volumineux réservoirs de carburant et d'eau douce participent à la stabilité sous la forme de ballasts. La puissante motorisation fournit l'énergie du bord, mais aussi le chauffage. Nombre d'autres idées ("passerelle" de quart, salle des machines, double mouillage à poste...) sont prévues à bord du prototype, dont la construction devrait démarrer l'an prochain dans un chantier en cours de sélection. Plans et et descriptif technique du projet sont disponibles pour un éventuel candidat propriétaire du premier exemplaire. Le budget nécessaire avoisine 2,5 millions de francs, le bateau étant réellement prêt à partir...
Olivier Chapuis
Voiles et Voiliers numéro 309 novembre 1996
Texte reproduit avec l'aimable autorisation de Voiles et Voiliers
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