La dernière fois que je suis allé en Guadeloupe, c’était il y a une quinzaine d’années. J’ai toujours gardé un souvenir chaleureux de ces îles et n’arrêtais pas de parler des ambiances, des lolos et du poulet boucané, des gens que j’y avais rencontrés, des ananas bouteilles, des plages, de la forêt… Et à force, ma compagne Beate et sa fille Paula ont eu aussi envie d’y aller.
Je dois ajouter que nous habitons à Berlin et que la Guadeloupe n’est pas très connue là-bas. D’ailleurs, j’ai fait un rapide sondage autour de moi et une seule personne a été capable de dire où cela se situait. Quant à Paula, cherchant l’île sur Google Maps, elle a failli s’arrêter avant de la voir, tellement il lui a fallu zoomer pour en voir les contours. Elle a d’abord cru que c’étaient deux îles, puis qu’en fait, il y avait plein d’îles autour. Et que c’était dans les Caraïbes, ce point lui a bien plu ainsi que les quelques photos de plages et de palmiers qui accompagnaient la carte ont fini de la convaincre : un jour, il fallait qu’on y aille.
Puis une opportunité s’est présentée : aller réaliser une série de programmes sur la Guadeloupe pour des émissions pour la jeunesse de la Radio Allemande ainsi qu’un iBook pour faire découvrir l’île aux Allemands. On parlerait bien sûr des plages, mais aussi d’environnement et de culture. Ce n’était pas vraiment des vacances, mais on n’allait pas se plaindre non plus. Le 8 juin, nous posions un pied sur l’aile d’un papillon.
Pommes-cannelle
En Guadeloupe, la nature pense à tout, et à un point qui subjugue l’esprit du métropolitain bronzant. Par exemple, pour une tarte, j’avais besoin de pommes et de cannelle et bien devinez quoi : j’ai trouvé des pommes-cannelle !
Les plages des Saintes
Anse du Figuier, Anse Mire, Pompierre, Anse du Pain de Sucre, nous réalisons en découvrant chacune de ces plages saintoises que notre passage sur l’île sera trop court, elles sont toutes parfaites. Les Saintes sont peut-être le mètre étalon des îles de rêve.
Pompierre, la plage de Robinson Crusoé
Petite anse au calme, pourtant deux épaves se sont posées près de la falaise.
Immense plage avec d’immenses rouleaux et beaucoup de courant. Ce n’est pas la plage de Maho, mais c’est pas mal quand même 🙂
J’aime Terre-de-Haut, je roule à vélo
Depuis bien longtemps, le moyen de locomotion principal des Saintes, c’est le scooter. C’est marrant, mais bruyant et un peu puant quand même. Heureusement, certains habitants pensent comme nous et proposent des alternatives.
Kaz à Cycles se trouve sur la place de la mairie, le magasin propose des vélos à assistance électrique en location.
On a essayé et on a été conquis. D’abord, l’accélération est absolument étonnante, on a testé, et au démarrage on “décollait” aussi vite que les scooters. Une fois lancé, l’effort est minimal, et la sensation de glisser dans l’air avec pour seul bruit celui des pneus sur le sol est euphorique. On est montés sans problème au fort Napoléon ou au Pain de Sucre.
Pour ne rien gâcher, les vélos utilisés, Veloscoot, sont fabriqués en Poitou-Charentes, donc c’est quasiment du Produit Peyi !
À mon avis, c’est une solution très valable pour cette île magnifique.
Kaz à Cycles
6 place Hazier Dubuisson
97137 Terre-de-Haut
Tel : 0590 86 73 46
La baie des Saintes
L’autre paradis du paradis : les Saintes.
Après 20 minutes de bateau, on débarque dans une baie absolument magnifique. Et quand je dis magnifique, je suis en dessous de la réalité. Nous louons une case dans l’Anse Mire, une sorte de maison dans les arbres : goyaviers, bananiers, arbres à pain, à papillons, avec en toile de fond la mer des Caraïbes. La brise du large atténue la chaleur et fait danser les arbres qui nous entourent.
Trop de Jet Ski au paradis
“Si t’es gentil, t’iras au paradis”. Pour beaucoup de gens, le paradis est une île dans les Caraïbes, par exemple la Guadeloupe. Mais il est où, le paradis de la Guadeloupe ?
C’est simple, ici, il n’y a pas un mais plusieurs paradis, et l’un d’eux est l’îlet Gosier à quelques encablures de Gosier. On y a passé l’après-midi à se baigner, observer des iguanes très farouches et manger du poulet grillé. Il n’y avait pas foule, c’était calme, le bruit des vagues, un léger vent dans les palmiers, un coq qui donnait l’heure toutes les 15 minutes.
C’était paradisiaque.
Enfin, jusqu’à ce qu’arrivent deux Jet Skis dont les propriétaires décidèrent de nous montrer de quoi ils étaient capables. Ils firent la course entre les bateaux amarrés, des ronds dans l’eau, car il n’y avait pas assez de vagues, et tout ça à quelques mètres de la plage pour qu’on les voie bien et en faisant un boucan d’enfer.
Conversation avec un crabe de terre
Je ne pensais pas que les crabes pouvaient me surprendre, mais c’était avant de venir ici. Pour commencer, le crabe guadeloupéen a décidé de vivre aussi bien dans l’eau que sur terre. Le jardin devant notre appartement en est la preuve, il est truffé de trous qui en abritent de toutes tailles et de couleurs diverses. On les appelle ici fort justement crabes de terre et à l’Institut für Zoologie de Berlin Cardisoma guanhumi.
Quand le jardin se vide, on les voit sortir de leurs trous et vadrouiller à la recherche de quelque nourriture. Dès qu’ils identifient un prédateur, par exemple un bipède rouge de coups de soleil, ils retournent prestement et sur la pointe des pieds (si je puis dire) vers leur trou tout en ne quittant pas des yeux le prédateur, sa serviette de bain et sa frite rose fluo.
On le sait peu, mais les crabes de terre et leurs mimiques de dessins animés sont attachants. On en a repéré deux ou trois, à qui nous donnons de la noix de coco et qui nous remercient, quand on part se baigner, en agitant leurs pinces.
Malheureusement, ils ne sont pas très malins, notamment celui trouvé ce matin dans l’appartement, caché sous un meuble de notre chambre. Il arborait une belle carapace rouge, comme un crabe cuit, prêt à être mangé dans un matété.
Celui-ci eut de la chance, repu grâce à quelques bébés bananes dévorés plus tôt, je le laissais repartir chez lui, l’aidant même à faire le trajet jusqu’au pied d’un cocotier.
Banane-Pomme
En Guadeloupe, la nature pense à tout, même à nos hésitations. Par exemple, j’hésitais entre une banane et une pomme et bien devinez quoi, j’ai trouvé des bananes-pommes !
Case créole. Point de vue d’enfants
À Saint-François, on a interviewé deux enfants : Jules, 5 ans et sa sœur Lucie, 9 ans. À la question « Qu’est-ce que tu trouves le plus beau en Guadeloupe ? », Jules a répondu : « Les choses anciennes, parce que quand c’est ancien, c’est plus joli, et surtout les cases créoles parce qu’elles sont petites et jolies et qu’avant il n’y avait pas de feuilles, alors “tu dessinais par terre dans le sable” ».
Lucie, elle, « n’aime pas les grands bâtiments super sophistiqués, elle aime bien les choses naturelles et simples. “Les choses qui n’ont pas deux millions de choses” ».
J’ai bien aimé leurs réponses.
Plus tard, avec des parents plongeurs débutants qui revenaient de la réserve Cousteau, on a parlé de plongée pour les enfants, car ils étaient tellement ébahis par ce qu’ils avaient vu qu’ils étaient impatients que leurs enfants grandissent un peu pour y retourner avec eux.
Météo France déprime ?
Il n’y a pas de dépression sur la Guadeloupe, c’est Météo France qui déprime.
Depuis notre arrivée, l’organisme annonce ciel gris et pluies alors que jour après jour, nous sommes sous le soleil. Bien sûr, il y a ces pluies tropicales qui durent 3 minutes et s’arrêtent aussi vite qu’elles ont commencé.
Serait-ce un accès de pessimisme de la métropole ?
Saint-François, le lagon turquoise
En Bretagne, quand le ciel est gris, la mer est grise aussi. Alors qui peut me dire pourquoi, dans les Caraïbes, quand le ciel se couvre d’énormes nuages noirs, l’eau garde son magnifique bleu turquoise.
Non que je préfère la version bretonne, c’est juste pour savoir.
La plage de Sainte-Anne – La vie sur grand écran
Tous les matins, quand je lève les persiennes qui closent la terrasse couverte, j’ai l’impression d’être au cinéma. D’abord, c’est le son des vagues se brisant sur le lagon qui augmente, puis le vent, et enfin, un peu ébloui, je vois apparaître deux cocotiers, un manguier, la mer bleue turquoise, le ciel que traversent des pélicans et des frégates.
Et là, je me dis que c’est dur la vie.
Enregistrer de jolis paysages sonores
Laissez-nous vous présenter Isodoro Cannaregio. Le prototype de tête que nous utilisons pour les enregistrements de paysages sonores naturels. On le laisse quelque part et il travaille pour nous, enregistrant tout seul, tandis que nous goûtons les jus de fruits locaux.
Petit Dej
Premier petit déjeuner en Guadeloupe. Je mange un bébé banane. Je suis parfois sans pitié.