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Les bases : autonomie et sécurité

L'évocation de ces deux incontournables n'a pourtant rien de nouveau. Dire aujourd'hui qu'un bateau de grand voyage doit offrir ces garanties relève de la lapalissade. En revanche, l'intérêt de ce projet, c'est qu'à chaque étape de la réflexion, les idées couramment admises ont été décortiquées et remise en question. Grâce à une expérience et un souci implacable de la critique, Jacques Peignon est parvenu à jeter les bases d'un concept original en collaboration étroite avec le cabinet Berret-Racoupeau à qui le projet à été confié.
La première originalité de ce voilier concerne le mode de construction : le matériaux choisi est l'aluminium, construit sur un réseau de couples et de lisses, ce qui paraît logique compte tenu du programme. Pour le concepteur, il a l'avantage de la légèreté avec une capacité à la déformation qui repousse assez loin les risques de voie d'eau. Cependant, pour avoir tossé toute une nuit sur des cailloux avec "Jacques Heim", une goélette en alu de 32 mètres skippée en 1990-1991 aux antilles, Jacques sait que l'aluminium a ses limites et que la voie d'eau reste envisageable. Les cloisons étanches et les pompes aux normes Marine Marchande sont au programme mais elles ne paraissent pas suffisantes. C'est pourquoi le chois c'est porté vers une double peau intérieur de 4mm tenue sur un réseau de lisses. L'espace de 85 mm entre les deux peaux est rempli de mousse injectée, ce qui assure un volume de flottabilité de 4,5 m3. le risque de véritable voies d'eau est dès lors repoussé beaucoup plus loin. Ce principe de construction permet d'offrir en outre une isolation bien supérieur à la moyenne puisqu'il ne reste plus qu'a habiller la seconde peau d'un revêtement de finition pour limiter les effets de la condensation. Enfin la raideur de ce bateau et la diffusion des efforts à l'ensemble du bordé (qui s'apparente presque à un sandwich d'aluminium !) ne peuvent qu'inspirer confiance. Coût de la seconde peau : +500 Kg. On n'est pas loin d'un devis de poids de coque construite en Strongall, on reste inférieur à l'Acier. L'idée de cette double peau est venue de l'observation de "Fram" (Même principe en bois) et des baleinières de ravitaillement de l'île de Pitcaim : pour passer la barre à la sortie de l'île, elles sont fréquemment obligées de rebondir sur les cailloux. La meilleur garantie qu'on trouvée les habitants est de doublée la peau d'alu...
Un des incontournables du bateau de voyage, c'est aussi la présence d'une motorisation irréprochable. Ancien coureur et maître-voilier (chez Chéret à ses débuts, puis chez Hood en Argentine), Jacques Peignon ne se raconte pourtant pas des histoires : "le moteur, on l'utilise tout le temps, c'est un élément de confort et de sécurité. Dans les glaces, c'est le seul moyen de progresser efficacement. Pour faire du près dans de la mer et du vent, c'est souvent aussi un excellent appui. La motorisation a fait l'objet d'une réflexion poussée, autant en ce qui concerne l'installation, que le choix du moteur et du système d'arbre d'hélice". Le gros 106 CV Nanni Diesel est équipé d'un arbre relevable par hydraulique, hélice comprise. Le tout rentre dans le bateau, grâce à un système de puits. Même s'il ne s'agit pas du seul argument, l'essentiel de cet équipement est de permettre de protéger l'hélice à l'hivernage dans les glaces, et de pouvoir intervenir en cas de problème depuis le bateau et non en plongée dans de l'eau proche de 0 degré. Autre intérêt : l'équipage pourra embarquer un jeu d'hélice - traction, vitesse, et pourquoi pas inox pour les glaces - et changer selon les besoins de la navigation. En version standard, l'équipement avec une quatre pales de pêche ne pose plus de problème puisque sous voiles, l'ensemble reste dans les fonds et non dans l'eau.


Un déplacement relativement léger

Periple 50 - La rochelle - France