15 février 2004

Vivre au présent

Chronique du skipper

L'expédition PERIPLE TERRE ADELIE est lancée ! La route déjà parcourue sur le grand routier de l'océan Indien l'atteste. Je viens d'en prendre conscience avec cette première escale dans l'archipel des îles CROZET. Frapper les lettres de ce nom sur le clavier du micro est une formidable jouissance alors que la mer est grosse ce matin et que la veille incessante ne nous a pas encore permis d'apercevoir notre premier iceberg . C'est lui qui donnera toute la mesure de cette formidable aventure dans sa troisième dimension apportant le relief et la lumière pour que le qualificatif humain prenne tout son sens.

La demi-journée de repos et de détente que je me suis accorde en attendant que le baromètre dévoile sa nouvelle stratégie m'a permis d'ouvrir les yeux sur notre environnement de la BAIE DES MARINS; relâcher la pression, sortir la tête du guidon. Faire un premier constat de cette nouvelle expérience de navigation.
C'est ma cinquième "expé" antarctique ! En solo, en équipe de tournage, fiction ou film animalier, en couple. Cette fois ci le programme est tout aussi passionnant. Nous regroupons a bord de formidables compétences individuelles. Pour que l'alchimie de la réussite s'opère il faut que les pièces du puzzle s'imbriquent parfaitement. Nous en sommes au stade de l'ajustage de précision et c'est un vrai bonheur de faire ce premier constat. Mais il n'existe pas de voyage sans monture, sans logistique.

Pour que cette expédition soit pleinement réussie, pour que notre cri de liberté s'entende dans le brouhaha des villes, les cours d'écoles ou les hémicycles, la technique ne doit pas faillir. Alors la chance canalisée sera notre arme secrète pour les prochains jours, lorsque aucune assistance ne sera possible. Pour le moment nous savons que nous pouvons compter sur la compétence et l'aide du personnel des bases.

Preuve a été faite a CROZET. l'Echange a été fort, dans une belle symphonie ou le chef d'orchestre n'est autre que les conditions météorologiques viriles. "GLORY" est bourré de pièces de rechanges, de matériel qui a fait ses preuves tout au long de la dernière campagne d'hiver.

L'escale technique de CAPE TOWN m'a permis de le remettre en parfait état et même d'améliorer certaines fonctions vitales. Il est maintenant fiabilise, a fait ses preuves et me donne beaucoup de satisfactions. Ce "pilot série" est maintenant prêt a être construit en petit nombre.

La NOUVELLE ZELANDE pourrait bien être une vrai terre d'accueil pour un vrai voilier, loin de l'industrie de la plaisance, des contraintes de rentabilité (voir fiscales), et qui guident l'évolution de notre vieille EUROPE.

Les dès sont bien jetés!

Jacques Peignon, Skipper de 'Glory of the sea'

Posted by didier at 04:51 PM